LA VOIE LACTÉE =+

29 Mar

Devenu plus indolent voir compréhensif envers la religion, Bunuel revient, dans ce film qui est l’un de ses derniers, à une satire féroce. La Voie Lactée est un film bizarre, aérien et concret, une fantaisie où premier et dernier degrés sont en interaction avec un mélange de crânerie potache et de sérieux conceptuel.

Procès de deux mille ans de tromperies sur marchandise et d’abus en son nom, l’ensemble fait défiler les hérétiques de tout acabit. Toutefois comme dans Viridiana, Bunuel ne s’attaque pas tant à la religion, mais plutôt à son instrumentalisation, sa dilution par un pouvoir agonisant, des reliques galvaudées et des dogmes aberrants. Ces dogmes noyant dans la banalité et la rigidité, finalement surréaliste, le message et les saines impulsions qui conduisent d’autres à la religion, voir à la façonner.

Tout en s’égarant dans des débats théologiques légèrement oiseux (sur la liberté également), rejoignant Le Charme discret de la bourgeoisie par cette complaisance et cette propension à l’épanchement anodin ; La Voie Lactée se taille une place dans la case du road-movie, registre propice aux transformations et au dépassement de soi, donc au surréalisme, dont Bunuel exulte les principes. On assiste à des séquences hallucinantes (les enfants et les routes), mais aussi audacieuses et burlesques, avec notamment la présence d’un Jésus-Christ catapulté dans le monde contemporain.

Note globale 66

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Bunuel sur Zogarok >> Un Chien Andalou + L’Age d’Or + Viridiana + Le Journal d’un Femme de Chambre + Belle de Jour + Tristana + Le Charme discret de la Bourgeoisie + Le Fantôme de la Liberté + Cet Obscur Objet de Désir

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