SEANCES EXPRESS n°8

30 Juil

> Venus Wars*** (70)  japanim (anime japonais) – guerre/aventures

> L’Effrontée** (52) drame/sentimental – Français

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Reprise des SEANCE EXPRESS ! 

La précédente ici (octobre 2012)

L*L

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VENUS WARS ***

3sur5 En proie à un conflit armé entre Ishtar et Aphrodia, Vénus est le théâtre d’une guerre civile, de la corruption et des dérives policières. Le Monde idéal projeté en 2003 est aujourd’hui, en 2089, un chaos au milieu duquel des jeunes tentent de fuir l’oppression par la bande, par les courses de motos et un mode de vie hédoniste. Prisonniers d’autorités invisibles, d’intermédiaires traîtres et d’une civilisation en ruine ou seules les galeries commerciales anémiées et les architectures fonctionnelles attestent d’une vie humaine  »cohérente », la question de la résistance passive ou de l’engagement armé se pose pour eux.

Adaptation d’un manga publié en feuilleton (87-90) dans le magazine BD Nora, Venus Wars est exploité dans les 90s chez les anglo-saxons, asseyant sa notoriété par de multiples diffusions sur Sci-Fi Channel. Assez facétieux voir gouailleur au départ (avec l’arrivée de la journaliste en mal de scoops tonitruants et de pornographie guerrière), le film devient rapidement offensif, voir sombre, les enjeux politiques se précipitant au point de remettre en question la survie des motards. Le contexte de l’intrigue et les principes de l’univers ne brillent pas par leur originalité, surtout que Venus Wars a le malheur de sortir (1989) un an après Akira. Le film saura se fondre dans la brèche ouverte par ce dernier, s’exposant à un public occidental découvrant les anime japonais et leur caractère adulte, complexe, suave et même violent.

Dépouillé d’un quelconque « propos » de fond, Venus Wars s’affirme plutôt par sa prise en compte des enjeux physiques, sa maîtrise du spectacle (pas de relâchement, intrigues à tiroirs mais jamais d’esquive ou de dispersion) et une dose d’empathie raisonnable pour ses héros. Le film agite à merveille des ingrédients de base (romance, aventure, comédie légère et action héroique) pour constituer un divertissement ambitieux et accompli, servi par un maelström de caractères (dont des  »méchants » très ambigus). Conte initiatique, il pose l’heure des choix pour des jeunes individus, aux résolutions ou compromis parfois paradoxaux. Venus Wars ressemble beaucoup à un survival ou les avatars geeks se sont substitués à l’horreur : tous ces personnages plongés dans un monde éclaté et hostile sont pressés de payer de leur personne pour se révéler ou simplement se tirer d’affaire. Anecdote notable, Yoshikazu Yasushiko introduit quelques essais graphiques en réalisant des introductions d’un fond réel lors de course, pour un effet kitsch mais assez convaincant.

Note globale 70

Page Allocinepage IMDB  + Zoga sur SC

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 L’EFFRONTÉE **

2sur5 Entre le scandale Lemon Incest et le départ pour le pensionnat en Suisse, Charlotte Gainsbourg s’illustrait dans L’Effrontée de Claude Miller. Un petit film ou elle arbore jean et marinière et ou il s’agit de la confondre comme une sorte de croquis miniature de son père, de réplique fidèle donc escamotée, rêveuse et censément spiritueuse et touchante. La banalité intrinsèque du film est compensée par le succès de cette recherche iconique. Charlotte est une gamine masculine dans l’allure et fille manquée dans les traits, maladroite, hésitant entre son statut d’enfant mature et l’abandon à son état d’ado précocement névrosée.

Lors d’un été ou elle s’ennuie, elle découvre son ambivalence sexuelle, ses attirances et ses espoirs profonds, expérimente la vie, cherche la cohérence en elle-même et dans l’extérieur, aborde sa féminité avec peine. Partagée entre confiance en ses illusions et défiance exagérée envers ses proches, elle est opprimée par une mère-castratrice, psychorigide bienheureuse et coquette du dimanche la coupant d’elle-même et de ses inspirations.

Miller filme l’âge ingrat dans un style relativement plat et coutumier. L’existentialisme du film est tempéré par une description littérale et pratique des symptômes d’une adolescence éruptive (ponctué -voir arraché à la torpeur- par quelques excès cinématographiques), le portrait est averti et le personnage attachant dans sa quête d’amour et de considération. Aujourd’hui, L’Effrontée jouit d’une forte valeur émotionnelle auprès de ceux qui ont pu s’identifier à Charlotte et son histoire il y a déjà un quart de siècle, ou qui pourront encore s’y retrouver ; pour les autres, c’est un « film d’été » plus subtil que la moyenne mais bien pauvre et téléfilmique néanmoins. 

Note globale 52

Page AllocineWikipedia   + Zoga sur SC

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Une Réponse to “SEANCES EXPRESS n°8”

  1. arielmonroe août 21, 2014 à 15:51 #

    Pour avoir une certaine histoire personnelle avec ce film, je peut dire que le genre « téléfilmique » ne me marque pas. Mais c’est une chose qu’il faut reconnaître. Mais l’intérêt du film est pas là, ce qui fait qu’il n’est pas vraiment pour les cinéphiles.

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