THE WALKING DEAD – SAISON 4 ****

29 Juil

4sur5  La saison 4 de Walking Dead se déroule en deux temps. Une première partie sortie en octobre 2013, une seconde en février 2014. Chacune compte huit épisodes. L’ensemble est contradictoire : confirmation puis déclassement.

D’abord, l’enthousiasme presque immodéré pour la première partie ; pour la seconde, la sidération d’assister à un tel gâchis. Ou plutôt à un simple produit honnête aux atouts formidables, avec une préférence pour le bas-de-gamme, la redondance et le mielleux.

 

Saison 4 : Première partie (octobre 2013, épisodes 1 à 8) **** 5sur5

Dans la première moitié de la saison, Rick et les autres se sont installés dans la prison, entourée de grillages. Ils cultivent un certain équilibre et peuvent se montrer plus ambitieux et sereins. La sécurité est fragile mais il y a un rempart contre le monde sauvage.

Cette première moitié elle-même s’avère divisée en deux puisque trois épisodes se consacreront uniquement à un personnage fameux. Le Gouverneur est de retour et les auteurs prennent le temps de nous montrer son histoire passée, pendant qu’il affirme son leadership dans un nouveau groupe.

Le rythme s’avère parfois plus lent car les portraits prennent une place plus importante. Certains personnages évoluent considérablement mais de façon fine, précise. La série se transforme et tout en restant très violente, acquière une plus grande sécheresse. Tout semble transparent et avec les contingences, pas besoin de suspense artificiel.

C’est inouï mais une fois encore, c’est l’implication totale ; le grand combat signant la fin de la première partie de cette saison n’en est que l’expression la plus directe. On serre les poings, on prend un coup dans l’estomac lorsque le personnage le plus robuste et héroïque est abattu, on rage mais impossible de jubiler quelque soit la revanche tant le manque se fait déjà sentir.

Cette première partie de saison vient confirmer que Walking Dead est l’une des meilleures séries de notre temps ; et qu’elle peut le rester.

 

Saison 4 : Deuxième partie (février 2014, épisodes 9 à 16) *** 3sur5

Rupture dans la série : les personnages sont éparpillés et relancés dans la nature. Retour à l’incertitude complète, au cheminement pur ne renvoyant qu’à lui-même et aux impératifs immédiats. Sur la route, les caractères évoluent, les manières changent ; mais le sens va plutôt vers la régression. Pas que les personnages deviennent faibles : ils deviennent des roudoudous affectés, leur substance en est transformée en gélatine.

Même si la série conserve de sa puissance, le manque de direction menace de l’engluer. Révolution négative : on en arrive à ne plus vivre intensément chaque épisode. Il va même parfois être difficile de faire plus que vaguement se divertir. Les deux premiers épisodes marquent ce tournant ; le troisième engage déjà un processus de reconstruction. Mais l’alchimie ne se produit plus, ou demande trop de conditions.

Les encarts  »intimes » se développent, avec quelques dépressions sentimentales pas toujours virtuoses, d’autres fois des aperçus ingénieux. Les états d’âmes puérils voulant faire figure de cas pratiques moraux se multiplient ; avec la fille de Herschel et son compagnon, mais aussi Sasha, on étouffe sous les démonstrations mielleuses, les confidences nulles et les élans philosophiques de sitcom bouffies.

Ces deux femmes deviennent insupportables non pour leurs traits particuliers, mais carrément en raison de leur présence : elles n’ont rien à apporter à la série en plus de révéler des personnalités ennuyeuses au fur et à mesure que Walking Dead se développe. Leur insignifiance éclabousse même Michonne, heureusement celle-ci est bien trop forte pour être si vite sérieusement entamée. À l’inverse, le fils de Carl continue à gagner en épaisseur et en maturité, même si l’emphase à son sujet est beaucoup trop forte : il s’agirait de voir ce petit individu tel qu’il est plus que tel qu’il veut se montrer.

En-dehors de ces éléments (personnages pénibles et mièvrerie galopante) rien ne plombe le spectacle : sinon les manques. Il lui faut vite retrouver des lignes de force supplémentaires et pour ses personnages, de nouveaux bastions ou de nouveaux atouts, sans quoi ils vont s’évaporer en même temps que la série. Elle est toujours bien vivante et traversée d’éclairs d’audace. L’épisode 14 porte loin l’inspiration avec cette gamine éprise des rôdeurs au point d’en être le porte-parole révolutionnaire en des temps où les grands élans emphatiques sont malvenus. Une vraie manne, digérée en un seul épisode, sans regrets car sans fausse note.

De la même manière, l’apparition d’un trio pittoresque digne d’un action movie tourne finalement très vite à la bonne surprise, bien que les auteurs laissent planer le doute sur la richesse de ces recrues dans un premier temps. Les ressources sont là, il faut vite retrouver de l’énergie et arrêter de donner dans la contemplation quand les arguments ne savent pas le soutenir.

 

Saison 5 à venir

Le dernier épisode (4.16) marque un retour au début de la saison, par les flash-backs et par la prison. Sa conclusion donne des espoirs pour la saison 5, mais le scepticisme est plus grand.

Le tournage a commencé en avril, les premières indications (dont le premier trailer) ont été récemment présentées. La diffusion débutera le 12 octobre.

 

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