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THE SKULLS =+

24 Juin

the skulls

Les fraternités (et sororités) sont des organisations sociales regroupant des étudiants aux Etats-Unis. Ces confréries sont parfois de véritables sociétés secrètes universitaires ; la Skull & Bones en est l’exemple le plus fameux. Implantée autour de Yale, la Brotherhood of Death relie trois présidents américains et les représentants des démocrates (John Kerry) et républicains (George Walker Bush) à l’élection de 2004 en étaient tous les deux issus. Dans ce film sorti en 2000, Luke McNamara, un étudiant boursier, a l’opportunité de rallier les Skulls, lesquels s’intéressent essentiellement aux élèves les plus riches ou issus de familles puissantes. Son ami Will (Hill Harper) fait justement des recherches sur l’ordre clandestin : bientôt on le retrouve suicidé.

Thème intéressant pour approche kitsch. Ce thriller complotiste a naturellement une certaine dimension politique mais on en restera aux jeux de pouvoirs secondaires et à des considérations théoriques très évasives et généralistes en introduction – pas innocentes néanmoins. Ce n’est pas Eyes Wide Shut ni Society, ce n’est pas visionnaire, certes ; à la direction se trouve Rob Cohen, alors auteur de Daylight et Coeur de dragon, plus tard du premier Fast and Furious, de xXx et La Momie 3. C’est plutôt un bon divertissement jouant sur un motif bien plus audacieux que lui, avec habileté, sans aucun génie. La tension vient surtout de l’absence de sens profond de l’engagement de Luke. S’il reçoit des privilèges grâce à son adhésion, il est affilié à un ordre dont il ne connait rien des idéaux, des origines ou de la nature.

Les contours du système et ses ressources concrètes, sont clairement explicités en revanche ; le spectateur est sous pression plus que dans le mystère. Quelques mœurs et rituels sont dévoilés mais en dépit du fatras mystique mal éclairé, la vocation de cet ordre apparaît très pragmatique ; c’est même un réseau de pouvoir relativement modeste, bien que sectaire. L’organisation est certes prédatrice envers ses traîtres, mais régulée, cynique tout en étant capable d’honorer ses principes ! La vision est peut-être un peu trop romantique, le dénouement en attestera. En somme le travail du film consiste à prendre la bonne posture (morale) et détourner le regard, quitte à sans doute minimiser la réalité qu’on a titillée. Pas de révélations, des postures abstraites assez compassées, juste le plaisir d’une escapade parano. Malgré ses critiques très mitigées, le film aura deux suites.

Note globale 57

Page Allocine & IMDB + Zoga sur SC

Suggestions… The Conspiracy + Saw + Dangereuse alliance + Sexcrimes + Chronicle

 

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