LE CHÂTEAU DE POINTILLY =+

18 Avr

Librement inspiré d’une nouvelle signée Sade (Eugénie de Franval publiée dans Les crimes de l’amour), Le château de Pointilly présente une suite de flash-back illustrant la confession d’une jeune fille. L’objectif de ce monologue reste incertain, les orientations des scènes qui défilent sont aussi obscures.

Elles nous montrent l’existence d’une fille restée sous l’emprise des limites posées par son sinistre papa. Les traces quasiment explicites d’inceste (affectif, peut-être plus ?) se manifestent tout le long de la séance. Cette déviance éclatante mais gardée tacite, au moins à l’œil cru du spectateur, reviendra chez Arrieta à l’intérieur de Flammes. Hors de ce détail suspect, le film représente une bulle propre aux enfants d’une aristocratie (ou d’une ancienne bourgeoisie à niveau) oisive.

Le Château de Pointilly fait partie d’un ‘cinéma d’avant-garde’ cousin de l’ombre de la Nouvelle Vague, à vocation poétique. Arrieta (Le Jouet criminel, Sylvia Couski) met l’accent sur l’expectative intérieure, posée sur le concret qui s’en trouve haché. La musique oscille entre un esprit Paris ludique et des airs classiques ou mystérieux. Il semble que le film dure jusqu’à 1h15, mais la version répandue est celle écourtée à 39 minutes, s’arrêtant avant l’entrée au château défendu.

Le film a été salué par Duras, qui y consacre un texte. L’auteure, qui s’est elle-même frottée à la réalisation, aurait été une amie d’Arrieta à l’époque (auteur également soutenu par Les Cahiers du Cinéma et apprécié d’Andy Warhol). Elle rencontre Françoise Lebrun (ici dans sa première apparition, un an avant La maman et la putain) grâce à lui et en fait une de ses collaboratrices.

Note globale 57

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