Je traite cette saison épisode par épisode plutôt qu’avec une critique. Ce sera probablement exceptionnel. J’ai revu les trois premières saisons avant les derniers épisodes de celle-ci ; c’est bien ce qu’est devenu Walking Dead qui est plutôt trivial, je n’ai pas eu d’hallucinations sur les cinquante premiers épisodes.
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Le pilote (62min) comprend de nombreux ‘flash-backs’ en noir et blanc (scènes nouvelles ou déjà diffusées ?). Les petits intermèdes avec les zombies ponctuent les confrontations plus intimistes et les démarchages de Rick. Épisode très sentimental, orienté relations, d’une manière qui permet rappels et mises au point.
Second épisode excellent, barbaque, combats, urgence, avec des antagonistes sortant de tous les coins et même des humains malfaisants ; tout ce qui fait la force et l’intérêt de cette série.
Le troisième contient un événement de la plus haute importance, entre autres catastrophes tombant sur nos héros ; de quoi compenser des manières poussives et un énième tambourinage, cette fois sur les doutes et les tergiversations plus que sur les sentiments.
Épisode 4 prodigieusement con, formulant avec génie de la pure connerie. Quand un groupe ou des individus se sortiront de galères apocalyptiques avec ce genre de mentalités, nous aurons changé de dimension. D’ailleurs, on en voit déjà les résultats ; il reste à supposer que pendant six ans le type s’en est tiré, puis forcément dans le présent, ce serait trop gros à avaler. On peut (faire semblant de) croire, tant que la crédibilité n’a pas à être testée. En somme c’est plutôt une bulle de rêve, reconnue in fine comme telle, tout en exaltant les tentations mielleuses polluant la série depuis le début (et actives depuis la quatrième saison).
Cette dimension niaiseuse ravage l’opus suivant, sans que ce soit trop dégoulinant, pour une raison simple et triste : c’est devenu une habitude et un devoir. Tout le monde chouine, s’entraide, parle en vain, fait et refait ses grands constats mélodramatiques – mais le souffle n’y est pas, c’est juste une mécanique. Heureusement cet épisode contient quelques surprises (ou embrassades/cajoleries), dont une au niveau du design, avec les zombies des égouts.
Le dégueulis bouddhique-Charlie psy-cul s’amplifie dans l’épisode 6 puisque Sasha prend la parole face à la brute épanouie de service, campée par un rouquemoute à moustache. Les mésaventures de Daryl relèvent le niveau, sans être à l’abri.
Mdr illépamor ! Ainsi commence le septième volet, fort en parlotte et en moments très très dramatiques. C’est déjà beaucoup : en terme d’actions (ou d’impulsions) stupides, on va également battre un ou deux records (les ‘autochtones’ essaient de se viriliser). Heureusement cet épisode lance plusieurs ouvertures – jusqu’au coup-d’envoi décisif au plan final.
Le huitième épisode marque un sursaut grâce à l’invasion. Le niveau émotionnel remonte (rage ‘avec’ Carol), en plus du barbaque. Les mots de la mourante sont touchants, pour une fois – et avec sa notion de « famille » l’agonisante est encore plus aux prises avec le vrai que tous les autres illuminés de la bienfaisance.
Le neuvième épisode sera l’un des meilleurs de cette saison. Après une intro truculente, il réserve notamment une scène incroyable (cauchemardesque par le contexte, presque aussi dans le rythme et la forme), avec un solde de trois voire quatre morts en quelques petites minutes.
Dixième épisode posé, efficace et sans baratin. Ça fonctionne, mais la reprise de la série n’est pas garantie.
Arrivée dans la communauté de Jésus pour le onzième épisode. Le contact est difficile et quelques détails sont brutalement (annoncés ou) réglés. La série se tient mais on reste dans l’expectative.
La lenteur du 6×12 le confirme, avec son passage en revue des recrues et de leur moral, avant l’opération contre la communauté adverse. La mise en scène est lourde, la musique envahissante. Les personnages sont tendus et doivent se positionner. On sent la volonté de frapper fort mais le résultat relève du film d’action ‘carré’ avec supplément mielleux.
Toutes ces pudeurs morales sont enfin mises à bon escient et confrontées à la pratique dans le treizième épisode, excellent à l’échelle de cette saison.
Quatorzième opus un peu mou, avec le boostage des deux nerds de service. Contient la mort d’une personnalité secondaire.
Nouvelle démonstration de force contrainte par Carol dans l’avant-dernier épisode, où elle tente une fuite en solo. Son personnage avait déjà considérablement évolué pendant la saison 2, elle s’est à la fois perfectionnée et attendrie dans cette saison 6.
L’ultime épisode est en forme de road-movie nihiliste. Il marque l’entrée de Negan et sa bande et s’achève de manière très brutale.
Note globale 70
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