LE CERVEAU =+

13 Fév

Après avoir mis en scène son tandem avec De Funès (Le Corniaud, La Grande Vadrouille), Gérard Oury dirige Bourvil pour la dernière fois. Le Cerveau sort en 1969, un an avant sa mort. À l’instar du Corniaud, son scénario s’inspire de faits réels : attaque du train postal Glasgow-Londres ( »casse du siècle » en 1963) dans le cas présent, affaire Jacques Angelvin dans le précédent. Oury aime les bandits ridicules et De Funès n’étant pas de la partie, ceux du Cerveau sont plus de grands enfants que des bouffons cyniques.

Comme l’ensemble des films d’Oury, la comédie se frotte au road-movie, à ceci près qu’évidemment les personnages ne changeront pas et n’ont d’autre quête que l’argent. Sauf pour l’ambiance (ce film-là est très pop et sixties – la BO, le générique, les séquences cartoon, l’imagerie Black Edwards), le résultat est relativement proche de La folie des grandeurs (prochain opus d’Oury, où Montand remplacera Bourvil pour le duo avec De Funès) : succession d’aventures rocambolesques (« un film plein d’idées chères » d’après Danièle Thompson, scénariste et fille du réal), gags oscillant entre lourdaud et inventivité, star à la voix génialement imbécile (les protagonistes ont souvent des timbres ou des expressions ‘différentes’ chez Oury) et au comportement exubérant.

Particulièrement ambitieux en terme de moyens, Le Cerveau est tourné en France, à New York pour la Statue de la Liberté, en Italie et à Londres (avec plusieurs passages en anglais). Il réunit des acteurs étrangers de premier ordre : Elli Wallach (Tuco chez Leone), David Niven (le gentleman so british), qui d’ailleurs voulu tirer la couverture à lui – au détriment du joyeux duo de français qui dans le film veut lui voler son casse. Le film devait sortir en grandes pompes aux USA mais a perdu la confiance de la Paramount ; en France, c’est un nouveau triomphe. Oury retrouvera Belmondo pour L’as des as (1982), une des dernières secousses pendant la lente sortie de piste du cinéaste, autrefois fournisseur de ‘classiques’ populaires (dont La Grande Vadrouille, Rabbi Jacob).

Note globale 62

Page IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… Le gendarme en balade + Le cercle rouge

Scénario & Écriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (4), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (5), Originalité (3), Ambition (4), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (2)

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