URBAN LEGEND =-

17 Nov

urban legend

En 1996, Wes Craven (un ‘subversif’ des 70s –La dernière maison sur la gauche, La colline a des yeux– puis géniteur de la saga Freddy la décennie suivante) présente Scream, pastiche ‘assassin’ et néanmoins efficace d’un genre : le slasher spécifiquement, l’Horreur plus largement. Immense succès, ce film encourage une vague de néo-slashers souvent médiocres et surtout un affadissement de l’Horreur, devenant second degré comme elle ne l’avait jamais été. L’hémoglobine coule sur les campus, le criard prend le pas sur l’angoisse, les cadavres de jeunes adultes ‘sexy’ s’empilent. Au tournant de l’an 2000, cette pauvreté complaisante facilitera l’émergence des films de genre japonais et espagnols.

Il y a néanmoins des choses honorables au sein de ce mouvements de néo-slashers, en tant que divertissements expéditifs : c’est le cas de Souviens-toi l’été dernier, pas celui d’Urban Legend, dont le seul atout sans failles est la photographie. Cet opus reprend avec paresse et clinquant les codes les plus éculés ; les générations ados pendant les deux décennies suivantes auront facilement l’impression d’assister à un Scary Movie involontaire, juste plus sophistiqué mais tellement en vain. Le problème majeur est dans l’écriture et la faculté à aller chercher des opportunités : résolument sans originalité (ou en rejetant le développement), Urban Legend peut séduire, surtout rétrospectivement, par son kitsch, mais il ne saurait inspirer le respect. Quand le jeu se lance, il serait temps de suggérer quelles légendes urbaines sont susceptibles de passer, doper et nourrir le Cluedo morbide en somme ; c’est totalement ignoré, au profit de prouesses toujours grotesques, avec une pointe de potache. 

Par contre le film laisse germer les hypothèses sur le responsable de cette foire ; surprise garantie à la levée du secret, toutefois il est aisé d’étonner quand on s’autorise à peu près n’importe quoi. Les meurtres sont inventifs et impromptus, quelques gimmicks amusants, celui de la black de la sécurité de loin en tête. L’habillage sonore est corrosif. La connerie des dialogues est variable en qualité, les excès de relativisme du proviseur étant son meilleur, l’ensemble trop creux ou banal pour se moquer efficacement. Concernant Robert Englund (interprète du croquemitaine dans Les Griffes de la Nuit), à ce niveau de sous-exploitation, ça devient un cameo – moins percutant que celui non crédité de Brad Dourif, dans la séquence d’ouverture carrément guignole. Urban Legend est un sous-Souviens-toi l’été dernier (sorti un an avant), qui était effectivement l’un des meilleurs cru de la vague, mais en aucun cas un modèle à prendre et sûrement pas au niveau de la matrice (Scream). Comme son prédécesseur, Urban Legend aura deux suites, encore plus mal reçues.

Note globale 42

Page Allocine & IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… Sexcrimes (1998) + Halloween Resurrection + The Faculty (1999) + Destination finale (2000) + Sixième Sens (1999)

Scénario & Ecriture (1), Casting/Personnages (2), Dialogues (2), Son/Musique-BO (1), Esthétique/Mise en scène (2), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (2), Ambition (2), Audace (2), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (2), Pertinence/Cohérence (1)

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