SEANCES EXPRESS n°1

15 Jan

Le principe des « Seance Express » est simple : il s’agit de réunir en un seul article plusieurs films, parfois parce qu’ils sont peu connus, mineurs ou peu inspirants ; quelquefois parce qu’ils sont liés par d’évidentes connexions ; plus rarement parce qu’ils ont été vus dans des délais proches & souvent pour éviter une rafale superflue d’articles.

Premier article de ce genre sur Zogarok, le « SEANCE EXPRESS » est une pratique récurrente et assez ancienne de mes précédents blogs cinéma, notamment Videodrome sur OverBlog. Elle était déjà en vigueur sur Canalblog il y a deux ans.

Films abordés : deux opus déjà classés et très discutés de 2011 (La Conquête & Les Nuits du Bourreau de Jade) & deux films plus ou moins récents ; l’un rappelle un personnage-culte à son déclin & l’autre surprend positivement mais vaut surtout par le meilleur argument dont il est pourvu,  Megan Fox.

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LES NUITS ROUGES DU BOURREAU DE JADE **

3sur5 Film (un peu franco-) hong-kongais de deux critiques français spécialistes de Tsui Hark et Johnnie To, Les Nuits Rouges base son pitsch autour de la fascination exercée par les châtiments du bourreau de Jade, exécuteur du premier Empereur de Chine. Une femme veut user du pouvoir si particulier dont le bourreau jouissait ; une autre cherche à vendre un précieux élixir qui permettrait à la précédente d’accomplir une légende ancienne. Notions fumeuses et visée onirique d’entrée de jeu.

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Les Nuits Rouge marque la rencontre, pas si improbable, entre certains tics dignes du meilleur du giallo italien et le thème de la transcendance par la chaire. Le premier avatar, probablement inspiration lointaine, se manifeste notamment dans l’exclusivité féminine et de façon générale par la sublimation d’obsessions, névroses et perversions via des attitudes, environnements physiques et ambiances à la fois chics et sordides. Quand à l’exaltation ultime, elle a été abordé par quelques cinéastes téméraires ; effleurée par exemple dans La Secte sans Nom et autrement explorée par Martyrs de Pascal Laugier, infiniment plus torturé et viscéral (axé autant sur les aspects spirituels que sensitifs). Le Bourreau de Jade vise ailleurs et se veut pur délice gratuit. Censés flatter la rétine, les exploits SM de cette série B interviennent dans une ville-monde clinquante et anesthésiée (Hong-Kong, nouvelle lumière du monde) ; c’est comme si l’univers à l’oeuvre avait chassé tout corps étranger pour s’approprier l’espace, purgeant l’exotisme local de tous parasites.

 

La narration semble flotter au gré de caprices. Le film est faible par ce qu’il raconte mais aguicheur par son univers. S’il finit par s’enliser, voir potentiellement ennuyer, par trop d’absence de fond (les personnages n’existent pas au-delà de leur enveloppe peaufinée), son maniérisme l’irradie plutôt que de le plomber. L’inlassable quête de splendeur abouti à quelques climax fétichistes d’une grande intensité ; le résultat ressemble à du The Cell appliqué au monde réel et largement  »apaisé » -voir dévitalisé- (moins d’imagination et de visions à foison, mais néanmoins une délicatesse inouie et, en commun mais là encore dans une moindre mesure, un charme vénéneux et certains effets épidermiques).

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Manifestement conçue pour être consommée sans autre but qu’une délectation immédiate devant tant d’artifices et d’emphase, cette œuvre graphique et sensuelle semble cibler sa clientèle, or y a-t-il une unité parmi les geeks visés ? On imagine bien peu de monde se presser vers un tel objet ; peut-être que le décalage du casting français par rapport aux camarades asiatiques se fait, malgré lui, l’écho d’incompatibilités culturelles (et peut-être commerciales). Ou, plus basiquement, reflète une absence historique de sensibilité pour les cinémas de genre en France (d’ailleurs, les maestro nationaux n’obtiennent la reconnaissance qu’en partant vers d’autres contrées – c’est le cas, ici même, pour Carbon et Courtiaud ; cette manie de planter le décor systématiquement dans un ailleurs est tout à fait française et c’est une conséquence d’un dogmatisme global).

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Un dernier mot justement sur les deux figures centrales ; si la maîtresse-cougard au sadisme odieux et raffiné est un monstre de torture suave et sans doute déjà une princesse de l’érotico-gore dans quelques esprits, Frédérique Bel semble moins sûre d’elle. Plus aventurière solitaire que femme fatale, elle est ici une sorte d’antihéros masculin sous les traits d’une femme froide et lunaire. Notons que la comédienne n’a pas encore beaucoup eu l’occasion de dévoiler son potentiel ni aucune facette significative au-delà de celle de la potiche de service ; malheureusement, elle passe de sous-exploitée à pas tout à fait à la hauteur, ou pas à son aise.

Note globale = 62

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LA CONQUETE (2011) **

3sur5 Très attendu, La Conquête faisait beaucoup de bruit en France au premier semestre 2011 ; les médias se plaisaient à évoquer un tournant dans l’histoire du cinéma français, une « entrée dans le monde réel ». Bientôt le cinéma allait retrouver sa divine mission de socialisme scientifique ; il serait le chevalier du réalisme, c’est-à-dire l’arme des peuples ! Ou alors, la France n’était pas habituée, ou savait encore parfaitement le simuler, à ce que son histoire récente soit envisagée comme un sujet de fiction et en particulier dans le cadre de projets d’envergure (relative) ou à visée non-humoristique. On peut croire qu’une œuvre sur l’ascension fulgurante (Sarkozy 2003-2007) d’un président en courset si controversé s’imposait tout naturellement.

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Plusieurs motifs d’inquiétude, voir des signaux de détresse, plusieurs semaines déjà avant la sortie. Les images filtrées se révèlent alors assez superficielles, exhibant les aspects les plus sommaires du personnage Sarkozy, pour ne pas dire grotesques (les commentaires en sortie d’usine, le coup des gants blancs pour la Ferrari). Et puis il s’agissait tout de même de Denis Podalydès, l’homme qui avait tellement une gueule d’acteur qu’il ne pouvait jamais se fondre dans un personnage, pour finalement, le plus souvent, en arriver à ressembler à un mec en imitant un autre. Quoi de plus pénible que de le voir balader sa tronche d’éternel figurant de cinéma d’auteur avec cet air de type doué et concentré mais totalement absent à lui-même. Incroyable ; en interview, il reste toujours difficile à percevoir comme autre chose qu’un bonhomme vide à l’intérieur (et c’est sans l’écouter parce que lorsqu’il s’exprime, tout est erratique et le malheureux survole un cliché puis un autre – une sorte de Tarzan/Bean des clichés d’  »artistes humbles et simples » en quelque sorte). Mais à l’écran, malgré quelques gesticulations poussives (deux ou trois éruptions épileptiques), sa prestation seule électrise tout le métrage. Ce n’est pas le Joker par Nicholson, mais néanmoins un bel agité.

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Naturellement loin de constituer un bouleversement, La Conquête vaut largement mieux que ce qu’il pouvait inspirer a-priori. Le film de Xavier Durringer a un côté  »ludique & éducatif » plaisant bien que primaire ; c’est un peu la politique et la vie politicienne pour les Nuls, ou sont exhibés les mécanismes sournois et triviaux de la course au pouvoir. Sans aller jusqu’à construire un ABCdaire de la politique, La Conquête joue avec la réalité au point d’être très proche d’un effet miroir, rétrécissant ou grossissant certains traits (ou anecdotes échangés dans les plus fastes couloirs) pour un rendu globalement toujours très précis et convaincant (même si éventuellement un peu grossier voir amateuriste). Le film module des faits, saisit les grandes lignes et jamais ne s’attarde inutilement. La Conquête est naif, candide parfois même, c’est sûr, mais on ne peut pas lui reprocher d’être boursouflé.

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Le film est léger, souvent drôle, évitant un sérieux plombant ; il ne porte aucune mission, tout au plus permet-il la petite vengeance personnelle de Dominique Besnehard (par rapport à Ségolène Royal qu’il a soutenu lors de la campagne de 2007). C’est un divertissement adroit et tonique, une comédie sur le pouvoir, entre le docu-fiction méticuleux et la généralisation anthropologique, la demi-farce un peu cousue de clichés et le compte-rendu intuitif. C’est le même équilibre qui se retrouve quand à l’incarnation du personnage central, mais aussi des autres. Durringer et Patrick Rotman sont parvenus à synthétiser les personnages selon les profils types d’acteurs politiques ou politiciens qu’un film de genre exige naturellement et selon ce que ces hommes et ces femmes sont vraiment ou plaisent à montrer. Des figurines amusantes se démarquent ; Chirac, parrain tranquille, amical et pénétrant ; De Villepin, vierge effarouchée au langage très affecté (« c’est lamentable ; quel populisme ! ») ; plus discret mais assez brillant, Guéant, l’acolyte silencieux aux rictus mesquins, le conspirateur sinistre.

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Quand à Sarkozy, si La Conquête en dresse vraisemblablement un portrait peu flatteur, quoique sans la moindre révélation, la condition de beauf impulsif (dans ses rapports humains et sa façon de concevoir la politique) et de workaholic virtuose qui lui est prêtée colle au réel. Le président de tous les Français est aussi et d’abord cela, pas juste une machine de guerre admirable ; au-delà du film, il faut le voir improviser à la tribune ou chaque fois qu’il s’écarte des sentiers tracés pour lui par des plumes inspirées et emphatiques, Sarkozy n’est plus que le président des cancres et des malotrus (ses compliments et confessions se transforment souvent en micro-bourdes diplomatiques ; un peu du Berlusconi en plus timoré et surtout encore bercé d’illusions à propos de lui-même et de sa grandeur). Les facettes bling-bling et narcissique compensatoire de service sans évoquées sans s’y vautrer ; peut-être par prudence ou volonté d’éviter la caricature.

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C’est aussi parce qu’il colle au réel que La Conquête rencontre ses limites ; et bien qu’il essaie sans cesse de s’en dissocier par une forme limpide et sans fards, directe, le film réduit excessivement son sujet à des conflits de coulisses, à un petit jeu de théâtre, d’ombres et de lumières. Toute complexité idéologique est esquivée, de même que tout sujet international ; après tout, c’est ce qu’a imposé le couple de finalistes de 2007 (en apparaissant innovant -parce que  »américanisant »- pour cette raison) – ou comment justifier le film parce qu’il semble réprouver. C’est très  »laic », sans doute, mais c’est aussi ce qui ramène La Conquête à ce qu’il est : un petit essai sympathique mais à peine turbulent et dont l’histoire du cinéma français ne retiendra pas une ligne – quand il était censé en ouvrir un nouveau chapitre.

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Un des problèmes majeurs du film, c’est lorsque sa fameuse naiveté se confond avec une sorte de désinvolture outrancière et aberrante. Quelques passages peuvent heurter par leur invraisemblance, en même temps qu’ils sont presque surréalistes ; en tête de des vision familière et totalement improbables, l’ensemble des apparitions du Chirac par Bernard LeCoq. Et au sommet d’entre toutes, cette séquence navrante ou Jacques, Bernadette et M.le conseiller découvrent les résultats d’une élection devant la TV avant de déterminer tranquillement, tout en restant avachis dans leur canapé, la formation du prochain gouvernement. Etre au sommet de l’Etat semble si simple, la tâche si limpide. Autre écueil grandiose ; un déluge de saillies très verbeuses, absolument pas naturelles, au début du film. Quelques phrases définitives bien senties (parfois directement extraites de la réalité), mais beaucoup de maladresses et de pirouettes poussives ; les personnages parlent trop souvent comme des articles de presse et les proches de Nicolas ont les mots des intervenants de C dans l’air. C’est déroutant, puis ça passe, sauf dans le cas assez spécial de Chirac (à la fois imité et réformé, mais investi d’une façon aussi nonchalante qu’acerbe) et de Cécilia ; Florence Pernez mérite une palme de la fausseté inscrite sur son front.

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La Conquête n’a donc rien du film à charges et putassier qu’une certaine presse espérait, presque de façon ostentatoire (on s’attendait à ce qu’un tel produit suscite des vocations – mais les teasers et la bande-annonce un peu partisans tiennent plus de l’habile promotion). Il enchaîne, ne s’engouffre pas dans des voix vaporeuses, trop psychologisantes ou trop machiavéliques et satisfait sans ambition d’embrasser l’ensemble des grandes séquences de la campagne de 2005-2007 vécues par Sarkozy. Dommage qu’aucune portée politique, qu’aucune intensité idéologique, qu’aucun débat de société ou qu’aucun sujet global ne soient abordés. En l’état, La Conquête n’est qu’un film sur la politique assez simple, crédible dans ce qu’il énonce, mais limité par ce qu’on pourrait, finalement, qualifier de manque d’ambition.

Note globale = 58

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JENNIFER’S BODY **

2sur5 Dans un premier temps s’annonce un petit film de rebellocrates collégiens et petites filles dissipées. Un a-priori totalement légitimé par une intro très  »avant j’étais une citoyenne normale », des morceaux de poésie lourdingue et une BO rock de niveau Coldplay/Maroon 5.

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Pourtant Jennifer’s Body n’est pas une coquille vide insipide, c’est même un teen movie assez noble, parvenant à plusieurs reprises à articuler une pensée relativement lucide et juste par le biais du trio principal. Justement, l’ensemble est amusant, d’abord par les sarcasmes d’un tandem dépité par sa condition sociale et la médiocrité de ses camarades, mais également par la méchanceté de la somptueuse Mégan Fox, arrogante au possible parce qu’elle peut se le permettre.

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Ecrit par Diablo Cody (scénariste de Juno), le film met en scène un univers féminin exacerbant des thématiques sexuelles adolescentes. Peut-être même que Diablo Cody livre un peu de sa vie fantasmatique par l’expression surnaturelle de ses angoisses. Il y a un peu de Someone’s Knocking at the Door ici (film d’ados en plein délirium et dévorés par leurs pulsions et leurs désirs, assumés ou refoulés).

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Parmi les surprenantes qualités de Jennifer’s Body, ses saillies noires cyniques tiennent le haut du pavé (le  »monopole de la souffrance » à l’enterrement). Elles ne sont pas toujours tout à fait  »politiquement incorrecte », à l’image de l’oeuvre, mais d’une acidité joyeuse. Le fond de l’histoire, c’est-à-dire la revanche d’une aguicheuse tombée dans un traquenard, prend l’ordre phallocrate pour bouc-émissaire, mais ne va pas jusqu’à incriminer une quelconque corporation masculine. Un peu d’agressivité mais rien de véritablement féministe ici ; tout ce décorum un peu hargneux sert davantage comme une toile de fond destinée à instaurer une atmosphère  »girly ».

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Les cinéphages en retiendront sa nymphomane meurtrière de luxe, la sirène carnassière Mégan Fox. Le reste est plus qu’honnête, mais tellement accessoire.

Note globale = 53

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JOHNNY ENGLISH *

2sur5 Pour beaucoup, l’exportation de l’univers de Mr Bean vers le cinéma s’est soldée par un ralentissement des performances du schizoide le plus méchant de la culture populaire. C’est l’avis général, celui des spectateurs, d’une majorité de fans, des critiques et des érudits employés à dresser des commentaires avisés et indépendants sur Tele7jours. Johnny English fut donc l’occasion de donner un second souffle au personnage devenu produit. Le film abandonne plusieurs spécificités de Bean, notamment son autisme et décale son univers vers des terrains usés, le mettant ainsi en concurrence avec d’autres parodies du cinéma d’espionnage. Dans les pas d’Austin Powers, Bean est désormais l’agent spécial ambassadeur du brio britannique et de sa Reine.

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Ce nouveau cap est assumé et le charme des transformations opère ; bavard, expansif, Bean s’éveille à la vie, il devient plus humain tout en demeurant une sorte d’extraterrestre lunaire, un peu dandy érudit. Il se prend pour un gentleman à la façon de l’OSS 117 de Hazanavicius mais sans l’arrogance. C’est Professeur Tournesol dans la peau de l’agent James Bond. Sa façon de s’auto-commenter sans cesse est une riche idée qui toutefois ne se mue jamais en victoire comique, faute d’originalité dans le ton.

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Ce Bean réformé déambule ainsi tout le long de la pellicule, jouant à l’agent secret, expérimentant avec nonchalance et conscience son nouveau rôle, s’appliquant parfois à la perfection avec un sérieux ridicule. Johnny English n’est pas une seconde à la hauteur de ses ambitions, pourtant chacun semble s’en accommoder. Il parvient même curieusement à faire illusion dans certains cas graves et nécessitant une intelligence stratégique ou émotionnelle importantes (alors qu’il est capable, dans la foulée, de s’affirmer  »agent secret » à la vue de tous pour justifier ses bourdes). C’est le même coup que dans le film Bean, mais lors d’une action sur trois ici, pour peut-être trois fois dans la première escapade ciné.

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Sans surprise, le film n’existe que par les pitreries d’Atkins ; tout le reste est d’une simplicité bénigne (pour ne pas détourner l’attention?). Ceux qui ne sont pas disposés à apprécier le personnage ou ses facéties tâcheront de se rabattre sur la prestation de John Malkovich. Mais qu’il ne soient pas trop gourmands, car ce méchant inattendu se révèle bien fade.

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Cette platitude (assumée) empêche Johnny English de proposer une sortie de secours ; il faudrait du génie comique ou même une logorrhée burlesque plus soutenue pour que le film ne semble pas aspiré par le vide. Or Johnny English, parce qu’il n’a qu’une seule façette, s’épuise en mi-parcours. L’atmosphère est plus franchement  »débile » que vaguement  »absurde » et quelques gags aimables sont parsemés, avec même une certaine générosité ; malgré un regrettable humour  »verbal » franco-british, quelques grosses farces, pas très fraîches et souvent plus sympathiques dans l’idée qu’à l’écran, savent inspirer un jugement clément, mais peu complice.

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Le concept est simple : suivre une ligne droite et fermée mais en la parasitant sans cesse. C’est peut-être ludique, mais le résultat est au moins aussi conventionnel que le modèle qu’il moque. La linéarité, l’absence de surprises, d’évolutions du récit, rende le spectacle atone, malgré tous les effets déployés.

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Même Les Vacances de Mr Bean, aux qualités cinématographiques assez modestes, fonctionnait largement mieux, car le film était rempli d’aventures improbables, en perpétuelle mutation. Avant qu’une intrigue plan-plan ne reprenne le dessus histoire de justifier l’ensemble, le spectateur ne savait jamais à quoi s’attendre ; le scénario était là aussi un prétexte, mais l’univers à tiroir proposait mille et unes diversions ; Johnny English, lui, est un jeu de piste. Pour la prochaine, penser à ouvrir l’attraction à tous les publics et non plus seulement aux enfants.

Note globale = 41

6 Réponses to “SEANCES EXPRESS n°1”

  1. Voracinéphile janvier 15, 2012 à 14:49 #

    Aha ! La première séance de Zogarok !
    Complètement d’accord pour Les nuits rouges (et pour cette transcendance par la chair ici complètement tournée vers le fantasme) et ses personnages féminins plutôt esthétiques (mais comme tu le notes, notre aventurière blonde n’est pas vraiment à la hauteur de nos attentes, on lui préfèrera sa rivale asiatique sournoise).
    N’ayant toujours pas vu la Conquête, je vais avoir du mal à en débattre (surtout que ta critique est clairement la plus pointilleuse et la plus développée que j’ai pu lire), mais je compte le voir prochainement, au moins pour voir ce qui a rebuter le public (une réaction que j’avais pu lire sur ton bilan 2011 m’a vraiment confirmé que le film était loin d’être populaire.
    Concernant Jennifer’s body, on avait bien saisi que c’était plus un film girly que féministe (contrairement à une bouserie comme Teeth) et que Mégan Fox en succube, c’était une accroche gentiment aguicheuse pour un film ado un peu piquant mais en rien corrupteur. Reste quand même un joli film et quelques touches comiques bienvenues.
    Quant à Johnny English… Et bien je le considère comme un gros navet, mais certains soirs, il m’arrive d’y rejeter un oeil tant ses vannes débiles parviennent à m’arracher des éclats de rire régressifs. Après, c’est du Atkinson en bavard (dommage que ses gags de dialogues ne fassent pratiquement jamais mouche. Après, John Malkovich reste trop sobre en français fourbe pour vraiment convaincre (ces chiens d’anglais nous discriminent !), mais bon, en faisant le bilan, ce navet conserve quand même un capital sympathie. Espérons que sa suite (sortie dans la surprise la plus totale l’an dernier) sera un peu plus fouillée, mais j’en doute. On mettra ça sur le compte de l’humour anglais…

    • zogarok janvier 26, 2012 à 19:28 #

      Teeth, j’ai vu que tu détestais, j’ai été un peu étonné d’autant de rage d’ailleurs. Je sais que je m’étais ennuyé (enfin même pas… j’étais atone je crois) et que c’était une bouse plate et linéaire en totale inadéquation avec les scénarios que moi je m’étais imaginé devant un pitsch aussi savoureux. Enfin, un petit film de rien du tout quoi. Pas un truc auquel j’aurais collé zéro. Mais il me faut le revoir..

      Même chose pour moi mais avec le premier BEAN, bouffonnerie de bas-étage mais avec de gros morceaux qu’on peut s’amuser à voir & à revoir. Ce qui n’est pas mon cas (mais le sera dans quelques minutes du coup), mais j’ai en tête quelques séquences qui me reviennent à chaque fois que j’évoque la série. Il y a un sens du gag assez génial et des farces visuelles qui restent, c’est parfait en somme.

  2. MaxLaMenace_89 janvier 16, 2012 à 21:42 #

    Concernant LA CONQUÊTE… En effet un manque cruel d’ambitions, autant en terme scénaristique que de mise en scène, pourtant le milieu de la politique est traîté de manière très crédible pour sûr. Dommage, on attendait de l’acidité vis-à-vis de la bande annonce, mais on a pas grand chose au final. Le terme de « naïveté » que tu emplois est tout à fait approprié.

    • zogarok janvier 26, 2012 à 19:31 #

      Je redoutais plutôt le pamphlet de balourd, la farce de gauchiste sur le retour. D’ailleurs si ce sont là les principales craintes, on est vite soulagé… J’anticipais aussi (pas besoin d’être très observateur) le film un peu brouillon et naif, donc pas de surprise. Il y a une volonté de structure, de cohérence, mais on devine sans cesse les manques. Allez, Palme de la Bonne Volonté pour La Conquête ! Nan ?

  3. fredastair janvier 21, 2012 à 12:34 #

    Ta critique de « La Conquête » possède les mêmes qualités que beaucoup d’autres : aucune influence de l’extérieur, simplement du ressenti personnel et de l’analyse. Je pourrai donc difficilement l’attaquer, d’autant qu’elle est très réfléchie et (presque) convaincante. Simplement, ce grotesque et cette beauferie que tu soulignes me donnent de l’urticaire, cette platitude téléfilmesque m’endort (« forme limpide et sans fards, directe » : comme tu es généreux…) et sa bêtise globale me stupéfie.
    Je n’y vois rien de vraiment brillant ni convaincant, si ce n’est de voir des rapaces se bouffer le nez, mais quel intérêt ? Ça n’a rien d’un scoop, et ça déjà été fait ailleurs (en mieux), surtout que les acteurs ne sont pas loin d’être mauvais. Podalydès, pour moi, s’en sort épisodiquement mais n’électrise rien du tout, et les autres sont atroces (et oui, Florence Pernel, quelle purge). Si Durringer voulait des imitateurs ou des marionnettes plutôt que des comédiens, il aurait mieux fait d’appeler Didier Gustin, Yves LeCoq et ses potes en latex…
    Bref, ce film m’a suprêmement énervé (je connais peu de gens qui le détestent autant que moi), et donc je ne suis pas très objectif 😉

    Pour « English/Bean », j’en garde une certaine tendresse, surtout liée à mon enfance, où les gags de la série et du film m’avaient beaucoup fait rire. Hélas, j’ai revu le film à la télé récemment, et l’âge ne lui donne pas la santé… Atone, c’est le moins qu’on puisse dire.

    • zogarok janvier 26, 2012 à 19:17 #

      Il y a plusieurs films ; BEAN pendant les 90s, LES VACANCES DE MR BEAN, charmant petit navet qui doit avoir presque une dizaine d’année & ce dernier opus qui est quelque peu hors-sujet, en tout cas qui tente de renouveler le personnage. Qui tente. Personnellement et malgré sa puérilité absolue, le premier film est réjouissant & bardé de moments cultes (le tableau & le motard – nul, mais tellement bon).

      Oui, je pense que Florence Pernel devrait être incarcérée pour une telle contre-performance ; voilà une réforme saine pour la France, j’espère que les candidats pour la kermesse de ce printemps vont proposer un plan d’action.

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