Tag Archives: Hugh Jackman

LOGAN =-

22 Mai

Dixième X-Men et troisième marqué ‘Wolverine’ (après X-Men Origins : Wolverine (2009) puis The Wolverine/Le combat de l’immortel – 2013), star de la série et mutant dont les principaux atouts sont les griffes et la réparation ultra-rapide des blessures et points de suture. Logan est un Marvel d’excellente facture technique, flanqué d’un scénario rocambolesque, trivial voire débile sur le fond. L’univers sonore est immersif, cardiaque. L’exploration des origines de la programmation est superficielle, à l’instar du traitement des personnages, aux fonctions et qualités très appuyées.

Comme souvent avec ces films de super-héros, les infusés ont une conscience aléatoire de leurs capacités surnaturelles ; sans doute aiment-ils tellement les obstacles, les complications et les batailles perdues. La fuite des enfants en fin de métrage est édifiante : pourquoi ne pas se coordonner ? D’autant que leurs grandes aptitudes à produire du grabuge seront effectivement mises à profit pendant la course. Ces gens doivent donc être acculés en meute pour utiliser des ressources qu’ils n’ont pas de scrupules à employer lorsqu’ils sont seuls en sécurité.

Heureusement et malheureusement ça ne dépareille pas, les civils étant des champions en matière de mauvaises compulsions. Au demeurant tous les blancs non-figurants sont des salauds, hors du trio de héros. C’est le cas de l’antagoniste (Donald Pierce joué par Boyd Holbrook), blond à la main artificielle. Ici c’est the asshole vaniteux qui se prend pour un demi-dieu et sur-joue l’ironie légère (morceau incohérent avec sa personnalité a-priori). Un blaireau impitoyable mais perdant toute aisance au moindre remous ! Étrangère à ce cynisme, la maman mexicaine, comme ses congénères, est sentimentale au point de s’exposer gravement.

Contrairement à ses employeurs, elle tranche avec son cœur ; et le cœur préfère les enfants aux projets d’humains améliorés et copyrightés. Enfin il y a cette gentille famille noire (en cela Logan est à 100% une grosse sortie US 2017), qui donnera à pépé l’occasion de couiner et jouer de la lyre, mais sera salement récompensée pour son hospitalité. Dans ce road-movie le télépathe de service s’est fondu en lourdaud irréprochable anormalement vieux, désireux de se faire aimer des jeunes (qui sauf par politesse s’en tapent, preuve que tout n’est pas folie dans cette affaire). Enfin la jeune Laura est une recrue exécrable.

Note globale 52

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Suggestions…

Scénario/Écriture (2), Casting/Personnages (2), Dialogues (2), Son/Musique-BO (4), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (2), Ambition (4), Audace (2), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (1)

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LE PRESTIGE (NOLAN) =+

12 Mai

Pas aussi adulé que Inception mais clairement parmi les blockbusters étiquetés visionnaires de Nolan, Le Prestige raconte la rivalité de deux magiciens après la mort d’une de leur partenaire. Nous avons le droit au bel affrontement de Hugh Jackman (le Wolverine de X-Men) et Christian Bale (le Batman de la dernière époque). Et c’est tant mieux car Le Prestige vaut surtout pour ses acteurs.

Si Michael Caine et Scarlett Johansson enrichissent le film de leur présence, la performance inouïe est celle de David Bowie en Nicolas Tesla. Associer Bowie à ce champion de mystification à un moment où il développe une philosophie de la modération et aspire à l’harmonie est une idée géniale, parfaitement accomplie à l’écran.

Pour le reste, Le Prestige a beau être techniquement haut-de-gamme et jouir d’une narration impeccable, c’est un spectacle creux. Ce qui se déroule derrière son intrigue ne tient pas, à moins effectivement d’être décidé à y croire. En revanche, le travail esthétique est formidable. Reflétant l’univers de son film, Nolan transforme des vieux artifices tirés du grenier en merveilles animées.

Là où cette indolence travaillée devient un problème, c’est face à ce retournement final ridicule. Ce twist retourné en tous sens par les cinéphages est l’un des plus lâches jamais vus, en plus de son simplisme digne d’une série B tirant sa révérence sur une dernière note improvisée pour honorer la tradition.

Note globale 59

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Suggestions…

 

CHAPPIE *

10 Juil

2sur5  Dans une certaine mesure, Chappie est profitable à la carrière de Blomkamp (révélé en 2009 par District 9) : ce troisième film vient nous assurer de l’inaptitude du cinéaste à dominer et plus encore à pénétrer des sujets ambitieux. Lorsqu’il en prend acte et le spectateur avec, le film peut s’épanouir à son niveau, comme une bluette futuriste un peu idiote mais finalement pas si antipathique, avec son joli petit mobilier intellectuel creux de A à Z. Une certaine audace habite ce Chappie mais ses concepteurs sont tellement dépassés que tout élan un temps soit peu réfléchi s’essouffle instantanément. Un déluge de bruits chasse l’autre, les Die Antwoord sont à leur place et tous leurs acolytes parfaitement à la hauteur en terme de stupidité sinistre et de vaines fureurs.

L’écriture est médiocre et l’ensemble des personnages sont misérablement croqués, les habitants de la jungle urbaine sont au-delà de la caricature et de la bouffonnerie, la reine-mère de la SF elle-même (Sigourney Weaver) est salie par l’un des rôles les plus pitoyables de sa carrière. Celui qu’elle détenait dans Avatar est génial en comparaison. Les manières sont ultra brutales, le tempo frénétique et pourtant le résultat est assurément ennuyeux pendant tout le premier tiers au moins ; ou plutôt, il n’y a que l’ennui à disposition lorsqu’on ne souffre plus du poids horrible de ce qui s’apparente d’abord exclusivement à une grosse merde assertive. À partir de l’abandon de Chappie dans Johannesburg, le film s’améliore considérablement, sans pour autant se transformer.

Le robot est en effet l’unique personnage intéressant au programme, à l’exception de sa mère interprétée par Yo-Landi. Il apporte à l’oeuvre portant son nom une certaine force émotionnelle et permet de mobiliser l’attention sur quelque chose de solide, au milieu de la jungle que constitue ce spectacle. Car les concepteurs de ce film semblent ne pas trop savoir ce qu’ils sont en train de mettre au point. Le résultat est bête et toutes les opportunités sérieuses offertes par le contexte projeté sont ignorées, au bénéfice d’une rafale de happenings de ploucs. Il n’y a guère que la mascotte pour apporter un peu de sensibilité et rendre consistante l’animation, encore que son absence d’autonomie lui interdise de corriger le champ de ruines dans lequel elle déambule.

L’inspiration visuelle est bien meilleure que sur Elysium mais la Blomkamp’touch se dissout. Le cinéaste pioche clairement le style des autres (Appleseed, Robocop), voir imite les grands films d’action US du moment en nuançant par son Johannesburg pseudo chaotique. Du sous-Danny Boyle haut-en-couleur et sapant tout ce qu’il recèle, jusqu’à l’OST d’Hans Zimmer excellente en tant que telle et employée d’une manière assourdissante, ridiculement affectée et sans le moindre souci de congruence avec les scènes en présence ; en fait, presque dérangeante. Il faut bien l’avouer tout de même, cette façon de plonger bien à fond dans la bêtise, cette faculté à repousser les limites de la niaiserie à défaut de prendre son sujet en main, rendent la séance assez fascinante. La balade est idiote mais il trop turbulente pour laisser froid.

Note globale 39

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Suggestions… Notre Jour viendra + Drive  

Scénario & Ecriture (1), Casting/Personnages (1), Dialogues (1), Son/Musique-BO (2), Esthétique/Mise en scène (2), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (2), Ambition (4), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (2), Pertinence/Cohérence (1)

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PRISONERS =+

28 Oct

Rappelant par endroits Mystic River, Prisoners est un drame dépressif, avec sa dose de suspense. On y suit le désarroi des quatre parents de deux fillettes disparues. Alors qu’ils oscillent entre foi et déni de la situation, désespoir et instinct de vengeance, l’enquête avance laborieusement. Pourtant, l’intuition et l’évidence semblent désigner un coupable. Par conséquent, un père de famille excédé et son entourage (le père de l’autre fillette, sa femme) retiennent un présumé coupable, un pédophile à l’intelligence d’un enfant de dix ans, demeurant mutique malgré la pression et le tabassage.

Option réaliste, emphatique, amenant à partager les doutes, exigeant la réaction ou l’attentisme, le choix ou la passivité. Des individus en besoin de clarté, de réponses et de ré-assurance, piégés dans une situation d’attente, empêtrés dans une affaire où ils ont tous à perdre le plus précieux (leur enfant – la mère d’un criminel, le père d’une innocente), en acceptant des blessures qui ne cicatriseront jamais.

Quelque chose est profondément décevant dans ce spectacle de deux heures et demi. Ce n’est pas au rayon thriller qu’il se trouve ; l’ensemble est sombre, raisonnablement tendu, avec son quota de mystères, de fausses pistes. En revanche, pourquoi le film n’assume pas les points de vue qu’il légitime ( »la fin justifie les moyens », fatalité pénible mais logique et nécessaire ; la sanction pour les monstres, si faibles ou malheureux soient-ils), pourquoi n’accepte-t-il pas de confronter avec la violence et ses implications définitives ? C’est la rançon du refus de la tragédie au profit du réalisme sinistre, avec sa pureté présumée. Un choix honnête, mais qui ne suffit pas à l’emporter : la méditation à distance (et le symbolisme conventionnel) suscite plus d’effets (le spectateur peut donner au film les variations qu’il souhaite) qu’elle ne pénètre l’intimité et la vérité des personnages.

Note globale 59

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Suggestions… Mystic River + The Woodsman + Zodiac

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