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MR PICKLES (Saison 1) *

18 Nov

mr pickles

1sur5  Lancée le 21 septembre aux Etats-Unis, Mr Pickles est la nouvelle production de la chaîne Adult Swim, canal spécialisé dans le cartoon scabreux et trash. Le dixième et dernier épisode de cette première saison sera dévoilé le 23 novembre ; la plupart des épisodes sont visibles depuis mi-novembre avec des sous-titrages français, aucun canal n’a vocation à les reprendre en VF, le label Adult Swim n’ayant pas un tel succès. Dans le cortège de la « dark comedy », Mr Pickles est roi. Racontant les pérégrinations d’un chien satanique et sa famille dans l’Amérique rurale, Mr Pickles enchaîne les atrocités et les outrances avec un ton guilleret et surréaliste.

A côté de cette série, Harmony Korine est une majorette (Trash Humpers), Rob Zombie une drama queen précieuse. On peut aussi se dire que c’est du Rob Zombie (The devil’s rejects, Halloween 2) sous acides, juste sans le fond, sans le talent, sans la subtilité : sans rien de ce qui fait Rob Zombie en fait, sinon le flirt avec des bêtes immondes dans l’allégresse totale, avec un sentiment d’impunité et aucune considération devant l’Horreur. Mr Pickles fait partie de ces produits à la créativité débridée, allant dans tous les sens, ne construisant rien : il aligne les morceaux chocs sans savoir rien encadrer. Même pour glisser tant de purin dans nos cerveaux libres, il faut un minimum d’intelligence.

Car subir tant d’immondices sans contrepartie, c’est trop. Série horrible et déviante oui ; et après ? L’humour est misérable, les qualités d’écriture inexistantes et au bout de la logorrhée, même pour un créateur standard, on arrive à empiler de la merde sur de la merde. Du reste, c’est une vision totalement puérile de ce que serait le Mal accompli ; comme représentation de la vie terrestre transformée en carnaval dégénéré, c’est un brouillon avec des éléments costauds. Même les démons peuvent être structurés, si si ; avoir du style aussi, c’est encore autre chose ; par conséquent, cette série est simplement très pénible à suivre.

Le pilote et le premier épisode (il y en aura donc onze) sont les plus extrêmes. Ensuite, la série devient plus structurée, le nombre d’atrocités est plus réduit, leur degré également. Tout en demeurant profondément débile, Pickles accède à la lisibilité. Aux redondances succède même un certain surplace, avec toujours les mêmes gags via les tarés récurrents (la démarcheuse, le shériff). Le format très court plaide en la faveur de Mr Pickles, car sur plus de 11 minutes, les auteurs n’auraient somme toute rien à ajouter, sinon plus de décapitations, de morceaux de corps broyés, de suggestions pédo/nécro/zoophiles et de monstruosités hystériques.

Aux auteurs, on peut conseiller d’allez voir du côté des Urotsukidoji, certes bien plus posés, ou alors du Salo de Pasolini, mais cette vision de l’enfer sur Terre est peut-être trop sophistiquée et trop humaine. Mr Pickles n’est plus humain, c’est pour cela que sa violence heurte, dégrade le spectateur, mais n’affecte pas profondément, ne faisant qu’exposer des fantasmes croisant pop culture (The Cheeseman [1.04] est une référence aux slashers et à Vendredi 13 en particulier) et occultisme discount, mais féroce. Pour le gore à gogo, il y a aussi, naturellement, Happy Tree Friends.

Note globale 22

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HOUSE OF CARDS*** – SAISONS 1*** & 2**

16 Sep

3sur5  Série événement à son lancement en 2013, adaptation d’une série britannique éponyme (1990), House of Cards a directement accédé à la reconnaissance ; au point que son acteur principal, Kevin Spacey, se sent depuis pousser des ailes antisystèmes et se permet d’envoyer des fuck à destination d’Hollywood. Dans House of Cards, il est Frank Underwood, un élu démocrate très haut placé. Il a aidé Garrett Walker à devenir président des Etats-Unis mais n’a pas eu le retour escompté. Pas de promotion ? Alors il n’y aura pas de cadeau. Avec l’appui de son épouse Claire (Robin Wright), Frank va s’employer à saboter son propre parti, à détruire l’équipe et les représentants actuels.

Le machiavélisme de l’univers de House of Cards (où les taux de psychopathie et de self-control sont au maximum) n’a d’égal que sa tristesse. Au sommet règne une ambiance de mort, une force grise, compacte, soutenue par la photographie, morose, mais éblouissante à sa façon ; et elle enveloppe la société civile partout où on l’accueille. Dans un premier temps la série s’est distinguée en brisant le quatrième mur, avec Frank s’adressant au spectateur. Ce parti-pris narratif très commenté est pourtant sous-employé, puisque Frank, la plupart du temps, se contente de lâcher des vannes ou des insultes à l’égard de ses collaborateurs ; et de temps en temps, une petite phrase d’un pragmatisme absolu en réponse à un drame odieux, afin de souligner sa monstruosité pure, sans scorie.

Le véritable trait distinctif de la série est ailleurs : c’est ce décalage impressionnant entre les deux saisons. Rarement une telle configuration aura existée. La première saison est un prodigieux happening de psychopathe aux portes du pouvoir, dans une moindre mesure un aperçu de la capacité de nuisance du pouvoir central. Dans la saison 2, Frank est vice-président. Il tue un personnage important à la fin du premier épisode. Tournant : les notions idéologiques et purement politiques sont plus présentes, mais trop générales et simplistes. La série accumule les intrigues très techniques, met Frank sur un pied d’égalité avec les autres personnages, avec peu de dilemmes chauds pendant les cinq premiers épisodes. L’implacabilité de Frank se renforce et son attitude de despote instrumentalisant les lois. La série regagne en intensité à partir des 6e-7e épisodes, avec une guerre ouverte désormais, mais en coulisses, entre toutes les parties autour de Frank.

Celui-ci va trop loin en poussant le président à l’abus avec la nationalisation de l’usine de Raymond Tooske, qui a la main bien plus longue que lui. Mais les auteurs sabotent leurs pistes pour donner dans la surenchère racoleuse. Avec le final de l’épisode 2.11, la kitscherie atteint des sommets. La série semble complètement perdue, virant au choix à la tragédie creuse ou à la bouffonnerie romanesque. Que valent franchement les pitoyables confessions intimes de Frank au Président ? La série se joue de nous à montrer des personnages aussi aguerris conduits par leurs sentiments les plus spontanés et régressifs, alors que se joue autant le destin national que le leur, personnel. Alors voilà le Président des USA ému par le laius larmoyant de son conseiller le plus hostile au point de lui confier les clés ?

Il faut faire les comptes. Quasiment exaltant au départ, le spectacle se stabilise et finalement, coule lentement vers le bas. Il devient racoleur, obscène et banal, cherche à frapper et laisse un goût très amer, en affichant cette élite aux mœurs  »libérées » et sans la moindre morale. C’est un coup violent pour le commun des mortels, que cette insolence, à rendre malsaine jusqu’à la jouissance. Le problème avec ces prédateurs, c’est que la série nous fait croire que des individus seuls peuvent prendre le pouvoir dans le pays le plus riche et puissant du monde, sans se heurter à des forces bien plus grandes qu’eux ; en somme, il n’y a presque pas de puissances souterraines. Juste, allez quoi : ces gens, plus fourbes et plus forts que les autres, mais ordinaires finalement, se hissant par leur seule mesquinerie, sans qu’aucun contexte social n’existe, sans que des éléments politiques et structurels sérieux le leur permette.

Et c’est là le drame : cette série prétendait parler politique, non ? Où sont les véritables sujets, les véritables acteurs : même en symboles, ce serait déjà énorme ! Ce sera le défi de la saison 3, que de nous montrer les plus forts que lui, les puissances structurelles et surtout concrètes : mais peut-être que voudra poursuivre le roman, et Franck sera le maître du monde – comme c’est facile de devenir le maître du monde, il suffisait d’être le pragmatisme absolu, de n’avoir aucune attache pour rien ni personne et d’être à la bonne place. Mythe. Pas de politique ici, ni de commentaire sur l’Humanité, mais un roman à sensations.

Note globale / SAISON 1 76

Note globale / SAISON 2 56

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TRUE DETECTIVE / SAISON 1 ***

9 Sep

3sur5  L‘événement dans le monde des nouvelles séries de 2014. Il y a une once de génie, cette première saison fut un très bon moment ; et ce n’est pas un miracle. Les huit épisodes de cette première saison suivent une enquête autour de meurtres à la mise en scène occulte ; et les deux hommes chargés de l’affaire, Rust Cohle (Matthew McConaughey) et Martin Hart (Woody Harrelson), aux caractères asymétriques. Les critiques ont salué unanimement l’écriture, la réalisation et le jeu des acteurs en annonçant quasiment un nouveau Breaking Bad.

Il est vrai que l’amertume de Rust est inspirante : voilà un type se complaisant à ressasser les pires contre-exploits, les pires souffrances, les parts les plus crues, tristes ou sordides de l’aventure humaine ou de nos existences. Pour lui, nous ne sommes jamais autre chose que des « marionnettes biologiques » et tous des atomes creux persuadés à tort d’avoir du sens, en somme. C’est un nihilisme nuancé : ni besoin de suicide, ni de mettre le feu. Il suffit d’être la petite chose qu’on est, laisser aller en faisant ce qu’on sait faire, sans perdre sa lucidité et en évitant d’avoir la moindre dette à l’égard du monde extérieur. Au contraire, Marty emploie une pensée positive, se montre pragmatique et adapté en toutes circonstances. Lui n’a pas perdu sa fille et mène une vie normale, entre sa famille et ses maîtresses. Ils ont cependant tous les deux un point commun : ils admettent qu’il y a une condition humaine.

Les trois premiers épisodes sont très enthousiasmants. Le quatrième, avec la fusillade, est assez frustrant (comme il l’action menée le sera pour les deux inspecteurs), or il marque un tournant. Commence l’ère de la transition, point faible de la saison. Flottement pour l’épisode 5, regain au sixième. Marty se heurte aux aléas de sa vie normale et à des côtés plus sombres, commence à intégrer un peu du pessimisme de Rust. Ce dernier, après sa normalisation bancale, est reparti pour l’Alaska. Dix-sept ans plus tard, soit  »aujourd’hui » en 2012, il force son ancien collaborateur à reprendre l’enquête. Il veut fermer le dossier et a de nouveaux éléments. Le nouveau Rust et Marty quasi inchangé repartent donc boucler l’affaire, ce qui occupera les deux derniers épisodes.

Là, True Detective concrétise sa vocation de thriller poisseux et fait songer à la vague sud-coréenne qui fourni dans la décennie précédente Memories of Murder, The Chaser ou Old Boy. Mais on ne retrouve pas le niveau d’intensité du début, qui annonçait une si grande série. Le ton et l’environnement peuvent également rappeler quelques récents films de fantômes dans l’Amérique rurale (Sinister, Conjuring:les dossiers Warren) ou même par endroits le Dead Zone de Cronenberg. Le tournage de la saison 2 démarre sous peu. Elle sera totalement différente, avec une nouvelle histoire et de nouveaux personnages, sans acteurs communs comme le pratique par exemple American Horror Story.

Note globale 69

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Suggestions…

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Les séries en 2014 :  American Horror Story/saison 3 + Helix/saison 1+ Silicon Valley/saison 1 + The Strain/saison 1 + True Detective/saison 1    

 


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HELIX – SAISON 1 **

28 Août

3sur5  Helix est un cru 2014 de la Syfy, chaîne de Tv US spécialisée dans le paranormal, la SF, l’horreur et les intrigues fantaisistes. Produite par le créateur de Battlestar Galactica, la série est dû à un scénariste inconnu, Cameron Porsandeh. Elle présente un groupe de scientifiques du CDC découvrant sur une base isolée de l’Antarctique un virus menaçant l’Humanité.

Helix est une bonne série, ne réservant à peu près aucune surprise. Son postulat est classique, son déroulement sans être nécessairement prévisible n’apporte jamais rien d’un temps soit peu original. Si on reste, c’est pour le rythme et l’intensité du programme, mais aussi son excellent travail d’écriture. Certaines séries avancent à l’aveugle, ici les auteurs semblent savoir où ils vont et se réservent une marge d’improvisation pour les remplissages.

Il y a toujours dans Helix la sensation d’enjeux à long-terme et non celle d’empilements ne valant que pour le moment. Le nombre de sous-intrigues est limité, toutes sont conduites à leur terme et reliées entre elles. La série est parfois oiseuse (épisode 12 : redondances à foison, surtout dans les dialogues) et a des moments de repli (tassement aux épisodes 9-10). C’est exagérément classiciste, ça éveille une curiosité neutre et donne l’occasion de méditer à la sauvette mais avec inspiration sur quelques thèmes de la SF post-moderne.

Note globale 61

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Suggestions…  The Thing + Alien 

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FALLING SKIES – SAISON 1 *

19 Mar

1sur5  En voilà un Walking Dead croisé District 9 cheap, un substitut de petit calibre. On est tout de suite mis dans le bain, mais l’action est sans grâce, les personnages communs. Il n’y a pas de but, pas de motivation. Le style est ringard, les musiques et la réalisation conventionnelles, surlignant tout sans jamais rien pénétrer, assénant alors qu’il n’y a aucune infusion, aucune pression psychologique. C’est juste banal et sentencieux.

Lancée l’été 2011 aux Etats-Unis, cette série annoncée en grandes pompes a été produite par Spielberg. Les auteurs ont collaboré pour le scénario de Il Faut sauver le soldat Ryan. Ils en ont des restes, bien lourds et c’est à peu près tout ce qu’ils ont à présenter.

C’est catastrophique dès les premières minutes, puis soporifique et indifférencié tout le reste. L’action se déroule six mois après l’invasion extraterrestre et ses ravages, pourtant les rapports de force sont extrêmement minimes. De la survie, Falling Skies ne voit que l’aspect gestionnaire, les conflits de burnes et les élans galvaudés. C’est le prisme le plus paresseux, terne et médiocre qui soit. Et c’est sans compter sur le ridicule étincelant du geste.

Falling Skies n’a d’intérêt que par la présentation de ses bestioles. Or c’est pas la foire aux design révolutionnaires. Et bien sûr, les  »rampants » hostiles à abattre avant de se faire dévorer ne sont pas de grands exhibitionnistes. On finit par se demander où est le nœud de la série, sinon dans l’organisation des ressources. La défense du territoire semble complètement obsolète, les éléments fantastiques s’incrustant sont ridicules. Par ailleurs les auteurs appuient des caractères débiles tout en jouant sur le sentimentalisme à plein régime. Le résultat est vaseux et irritant de connerie.

On dirait un vieux spin-off de Stargate Atlantis, où les monstres et tout le folklore auraient disparus. En tout aussi superficiel, mieux vaut voir les plus récents Arrow ou Hannibal. Et pour le genre, par charité et parce que c’est plus infamant ainsi, on évitera les jeux de comparaison. Pour ceux qui y tienne, c’est 10 épisodes par saison ; même rythme pour les suivantes et la quatrième pour Juin 2014. Si vous croyez n’avoir qu’une vie, ne la gaspillez pas avec ce machin qui n’y comprend rien. 

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